Lorsque j’ai proposé il y a un mois à Sébastien David, vigneron de Saint Nicolas de Bourgueil, de venir nous gratifier de quelques uns de ses rares flacons au cours d’une dégustation que je savais déjà mémorable, je ne pensais pas qu’il acquiescerait de l’oreille, ce qui chez lui est un signe qui ne trompe pas ! J’imaginais plutôt, qu’il serait par monts et par vaux, au gré des salons de la Loire, de Montpellier jusqu’à vinisud, etc…bref, inaccessible ! Ce ne fut pas le cas !
Jeudi soir, nous fêtions, sans en avoir l’air, avec quelques clients et amis dont je remercie la présence, (Jacques Berthomeau, Fabrice Le Glatin, Jeffrey Iverson, Bertrand Celce, Laurent Marcoz) non pas notre nouvelle identité, car elle n’a pas changée depuis quatre ans, mais notre bannière, notre enseigne qui aujourd’hui la complète : La Contre Etiquette. Pour celles et ceux qui s’interrogent encore sur ce changement de nom, je dirais que la dégustation parrainée par Sébastien David en était une réponse quasi parfaite !
En effet, que ce soit sur l’ « a priori », souvent négatif, lié à l’appellation Saint Nicolas de Bourgueil (qui n’en a bu, et point de meilleurs vins!?), ou bien sur la démarche singulière de Sébastien David d’avoir crée ce qu’il nomme « PATRIMOINE SD », depuis son premier millésime en 1999, jusqu’au dernier qui verra le jour lors de la mise en bouteille du millésime 2010, ou plus encore, de cet « ovni »* embouteillé à l’étiquette malicieuse qui semble sortir de quelque pharmacopée séculaire d’un ORL enchanteur, estampillé poétiquement « Vin d’une Oreille ». Nous sommes au seuil d’un No Man’s Langue, d’une structure aux saveurs soutenues par le « Breton », ce cabernet qui n’a jamais été aussi Franc !
Et chacun ressentait la surprise constamment renouvelée à mesure que l’on dégustait les différentes cuvées, d’un vin qui s’affichait qualitativement, bien au delà de ce que l’étiquette (AOC Saint Nicolas de Bourgueil) laissait supposée ! Tout est une question de « d’oz », pouvait-on lire en filigrane, en l’écoutant nous expliquer comment en « contrôlant » le principe d’anaérobiose, il pouvait élaborer des cuvées sans soufre ! L’incertitude s’estompait au profit d’un ébahissement spontané et d’une reconnaissance attentionnée envers le vigneron devenu prolixe en détails, autant sur l’empirisme de ses vinifications que sur l’affinage de sa perception liée au(x) Temps ; celui des fermentations, de l’élevage, celui réduit en un instant extrêmement délicat, du choix du moment de la mise en bouteille, puis celui, mouvant, transhumant, extensible, celui que nous vivions, de la dégustation !
Et comme le plus souvent lors d’une verticale (une même cuvée, déclinée sur plusieurs millésimes), ici 2007, 2006, 2005, 2004, 2002, la sensibilité de chacun tente de rejoindre leurs souvenirs de l’année dégustée et le rappel des conditions climatiques…un exercice complexe, mais d’où ressort les différents masques du Cabernet Franc, comme le visage impassible du style inchangé de Sébastien pour que l’expérience soit viable à tout moment présent et futur ! A l’issue de cette soirée, une étrange plénitude émanait de la nuit encore fraiche et humide. En dinant rapidement au Café-Epicerie, nous étions silencieux, car fatigués d’une part, par la dégustation mais comblée d’autre part, par toutes les sensations surprenantes qui nous avaient été livrées par et pour la magie du vin…de celle que l’on ne peut deviner, ou contrôler, de celle qui nous impose un véritable Temps dans le Temps. Ce Temps aujourd’hui trop bafouer par la rapidité avec laquelle la société et nos modes de vies l’on assujettît au stress toujours plus intense et pernicieux ! Ce Temps dans le Temps est celui où l’on reste humble et attentif à ce qui va advenir après l’ouverture de la bouteille et la libération de son contenu. C’est surtout celui où l’on prendra pleinement conscience de ressentir, par le plus grand nombre de nos sens! Et n’est ce pas l’une des dernières libertés fondamentales qui nous reste aujourd’hui ?!
Toutes les photos de la dégustation sur notre groupe Facebook "Les dégustations de la Contre-étiquette"
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*objet vineux non identifié
Christophe Guitard, 19 février 2010
knowing something of everything and everything of something.
Rédigé par : coach shoes | 15 novembre 2010 à 09:37
Une attitude positive à l’égard du travail, disposées et aptes à opérer dans aucun contrôle ménagé ses efforts.
Rédigé par : chanel replica watches | 15 novembre 2010 à 08:22
Je vais préparer et un jour ma chance viendra..
Rédigé par : air yeezy | 15 novembre 2010 à 03:53