Le Domaine de «La Charmoise » se conjugue aussi au singulier, en un seul nom : Henry Marionnet. Il faut que la voie soit forte et singulière pour que la notoriété d’un homme se substitue à celle de son domaine, mais ce n’est pas rare ! D’ailleurs sa passion pour l’ampélographie me rappelle un autre vigneron, Robert Plageoles !
La démarche d’Henry est à mettre au firmament du bon sens comme du chemin que beaucoup devraient emprunter. Il s’agit tout « simplement » de respecter les cépages vernaculaires, avec autant d’acuité que de détermination à les révéler en tant que nectars dignes de Bacchus (le Vin) dans leurs plus authentiques appareils : telle que mère Nature les a dotés…sans artifices supplémentaires, (comprenez notamment, sans élevage en fût !). Ainsi non seulement nous nous trouvons en face de cépages rares, mais qui sont le plus souvent issus de vignes non greffées ! Et l’on comprendra aisément que le patrimoine génétique unique et sensible de ces vignes n’est palpable que si l’on ne les surcharge pas d’artifices et de produits œnologiques divers (osmose inverse, enrichissement des mouts, levures exogènes, etc). De plus, Henry Marionnet ne s’arrête pas à cette éthique déjà remarquable. Il prouve aussi que la plus respectueuse conduite à avoir envers le raisin, à la vigne, comme dans les chais, se résume en majeure partie à l’hygiène et de ce fait, à occulter toute oxydation nuisible au raisin lors des vinifications. Ainsi en anaérobiose, la vendange « s’exprime » à travers les macérations et les fermentations sous CO2, de la manière la moins altérée possible ! C’est grâce à ce procédé que le domaine a mis en bouteille la cuvée « premières vendanges », d’une digestibilité hors norme, car elle ne contient aucun apport en soufre. Le fruit semble alors « dynamisé », le nectar soyeux et… les mentions liées à l’alcoolisme apparaissent avec plus de clarté : ne confondons pas le vin avec les spiritueux ! Dès lors, le Domaine peut s’enorgueillir de produire des cuvées peu « conventionnelles » et parfois tout à fait exclusives comme le « Provignage », issu de l’une des plus vieilles vignes françaises pré-phylloxériques (1850 selon l’adage), ainsi que la gamme Vinifera (cépages franc de pieds), en blanc comme en rouge, ou celle des « cépages oubliés » avec le Gamay de Bouze. Si l’hiver semble rude, le printemps risque d’être salvateur et chacun de nous sera dans les meilleurs dispositions possibles pour déguster les vins d’Henry Marionnet qui vous laisseront dans la plus confortable des béatitudes : celle des Romantiques ! Christophe Guitard
En bonus, les (très jolies) étiquettes du domaine de la Charmoise, pour y jeter un oeil plus attentif.
de la nature, on pourrait en discourir longuement, j'ai beaucoup de respect pour le "grand" Claude Courtois, quand à l'aspect lunaire des vignes de Marionnet, je dirais que l'enherbement évolue selon le type de sol, un terroir sablo-limoneux est rarement atteint de frénésie végétale, bref la nature ne fait pas le vin et si j'ai de réelles affinités avec des vignerons étiquetés "nature"comme Stéphanie Roussel dans le Sud Ouest, j'aime que les vins aient le goût du vin et que les vinifs soient faites correctement sans attendre que la "nature" les fassent à la place du vigneron, comme chez beaucoup!
Rédigé par : christophe | 19 mars 2009 à 16:55
c'est drôle, aux vues des vignes (lunaires) de Marionnet, je pensait que la nature était plutôt chez le voisin Claude Courtois...
Rédigé par : pinardier | 13 mars 2009 à 16:00